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Secrètes Pensées
job de merde
3 juin 2016

Se poser

Quel bien fou !

En ce vendredi de rtt.

Déjà, hier matin, je me réjouissais de savoir que j'allais pouvoir traîner au lit aujourd'hui.

Café.

Cigarette.

Faut vraiment que j'arrête de fumer.

J'y prends de moins en moins plaisir.

Tout n'est que question de rituels.

D'habitudes dont j'ai du mal à me défaire.

C'est franchement idiot !

Cette semaine de travail a été intense.

Plein de demandes d'aide financière à instruire.

Dont certaines seront certainement refusées.

J'ai reçu un jeune homme qui va mal.

29 ans.

Cancer et diabète.

Tenter de lui remonter le moral.

Je fait beaucoup ça.

Remonter le moral de ceux qui ne voient rien à l'horizon de leur vie.

Je crois que c'est un peu vain.

Mais je le fais quand même.

Je commence à en avoir un peu marre de mes deux collègues.

Qui se plaignent tout le temps pour un rien.

Entre celle qui s'autoflagelle et l'autre égoïste qui se dit tout le temps fatiguée, j'en ai ras le pompon !

Elles voient tout en négatif !

C'est dingue !

Alors, je me moque d'elles et j'enfonce ironiquement le clou.

Bon...

Cessons de penser au boulot !

Profitons de l'instant présent et de ce temps magnifique ! 

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24 mai 2016

Lassitude

En ce moment, j'en ai marre de mon job.

Enfin...

Je crois que ça fait un bout de temps que j'écris régulièrement que j'en ai ras le bol.

Des mois ??

Des années ??

Ras le bol du n'importe quoi des procédures diverses et variées pondues par des administrations en manque de bon sens.

Ras le bol des gens qui demandent tout le temps des aides financières alors qu'ils sont loin d'être en réelle difficulté.

Ras le bol de M., la collègue égoïste qui ne s'interesse à rien d'autre qu'à sa petite vie étriquée et à ses week end en camping car.

Qui sous prétexte de rendre les personnes autonomes les renvoie quasi systématiquement au vide administratif.

Et qui est très fière d'elle même.

Aucune remise en question de sa pratique.

Mais pour ce qui est de critiquer les autres, elle est très forte.

Pfffouuuuu...

Du coup, je ne l'aide en rien.

Et je l'écoute à peine nous raconter sa vie de mère totalement débordée de vide.

Dans l'après-midi, un défilé de sirène de police s'est fait entendre dans la rue.

Allez ! Hop !

Encore un réglement de compte !

Police dans tous les sens.

Blocage du trafic routier sur la route du retour.

Et les curieux qui ralentissent le traffic pour tenter d'apercevoir je ne sais quoi.

Curiosité malsaine.

Et ma mère qui m'appelle pour me dire de faire le plein de carburant !

Hou ! La ! La !

Ce n'est pas la fin du monde !!!

Toute cette folie autour de ça me prend la tête !

Bon...

Râler, ça fait du bien !

Mais vraiment beaucoup de bien !!! 

Une dernière cigarette...

Silence.

J'ai besoin de calme, de sérénité...

Dirk Dallas

19 mai 2016

Besoin intense de légèreté

Trois jours de travail.

Trois jours de désespérance.

Trois jours où j'ai passé mon temps à écouter et tenter de rassurer les personnes reçues.

Cette dame qui n'a plus rien depuis février.

Qui a redéposé des documents qu'elle avait déjà donner.

Une aide financière lui a bien été accordée.

Mais il est fort possible que la banque ai tout pris pour combler un découvert.

Une autre dame qui ne perçoit plus rien depuis ce mois ci.

Qui a redéposé, elle aussi, tout un tas de documents pour son dossier.

Elles attendent ...

Toujours attendre.

Et comment vivre durant cette attente ??

Un monsieur qui veut une aide financière parce qu'après avoir payé son loyer, il ne lui reste pas grand chose pour vivre décemment jusqu'au prochain versement du RSA.

Le grand distributeur de prestations sociales est en plein délire.

A contrôler à tout va.

A demander je ne sais combien de fois un document déjà transmis.

 A suspendre le versement de prestations.

De toutes les prestattions.

En laissant les gens dans une détresse aigue.

Leur demandant de rembourser des sommes qu'ils n'ont pas.

Et nous devons à chaque fois tenter de trouver une solution.

J'ai une montagne de dossiers à traiter !

Sur la route du retour, je mets la musique à fond.

Et je chante comme une casserole pour me changer les idées.

Je suis épuisée.

Je sens, qu'à ce rythme, je vais faire une dépression carabinée...

Ouf !

C'est le week end !

© Matt Crump

29 avril 2016

Laissez faire le système

Me dit, au téléphone, l'agent de développement local d'insertion concernant une jeune femme.

Une jeune femme qui est auto-entrepreneuse dans la coiffure et dont c'est le métier depuis longtemps.

Cet agent, au langage châtié, m'informe que la jeune femme va être invitée par un organisme pour la suite de son suivi lié au RSA.

Bof !

Parce que ce serait bien qu'elle développe son activité professionnelle actuelle ou alors qu'elle retourne vers un emploi salarié.

Mouais...

Ben...

Re BOF !

J'explique très brièvement la situation de cette jeune femme qui doit soutenir ses deux parents qui ont des problèmes de santé sérieux.

C'est la raison pour laquelle le statut d'auto entrepreneur lui permet une certaine disponibilité pour justement apporter un soutien à ses parents.

L'agent, qui est une femme, me dit alors: "laissez faire le système"

Arghhhhh !

Je suis restée la plus zen possible.

Alors qu'elle me tenait un discours pseudo pertinent sur cette décision, prise bien sûr par sa direction, ou plutôt par le nouvel adjoint à la directrice, je n'ai pu m'empêcher de lui dire: "oui laissons faire le sysytème, système qui nous engloutira tous un jour !"

Je ne suis pas certaine qu'elle ai compris le sens de ce que je lui ai dit.

Misère !!

C'est la loose totale en ce moment.

La période est aux restrictions budgétaires.

Il n'y a plus de fric dans les caisses du département et les premiers à en faire les frais sont les allocataires du RSA.

Mais également une partie des associations qu'elles soient culturelles, sociales, sportives ou autre.

Notre directeur s'est fendu d'un compte rendu sur le budget.

Moins 25 % !

Va falloir faire des économies.

C'est pas plus mal !

Quand je vois le gaspillage de papier, d'électricité, je me dis que mes collègues s'en foutent royalement du moment que ce ne sont pas elles qui paient les factures.

Le jour où elles devront acheter leurs propres stylos, elles s'en ficheront nettement moins.

Cela me rappelle la peucherette qui déclarait que c'était à l'employeur de fournir le matériel pour travailler et que, non, elle n'achèterait rien.

Mais elle a bien embarqué une paire de ciseaux ainsi qu'une agrafeuse, et cela en douce.

Quelle honnêté!

Misère !

Si cela se trouve, nous serons tous au chômage dans quelques mois...

18 avril 2016

Aujourd'hui

Fut une journée tranquille.

Seule une personne est venue.

Une dame d'une cinquantaine d'année qui en parait dix de moins.avec tout un tas de problèmes de santé.

Qui s'occupe de sa mère âgée de 72 ans.

Et qui revient d'un séjour, offert par un de ses frères, qui l'a ressourcée.

"Cela fait du bien !" dit-elle.

Elle m'a apporté un cadeau.

Une jolie paire de boucles d'oreilles en argent.

Ça m'a beaucoup touchée.

J'étais gênée.

La première fois qu'elle m'a rencontrée, elle a dit que j'étais gentille.

Je lui ai dit qu'il m'arrive d'être méchante.

Elle n'a pas voulu me croire.

J'en ai parlé au psy.

Que je vois à présent le lundi après le travail.

Je crois que je suis la dernière qu'il voit ce jour là.

Il était en bleu aujourd'hui.

Avec des baskets New Balance bleu marine.

Il a déclaré que les gens prennent soin de moi.

Heu...

Mouais...

J'ai parlé du non sens de mon travail.

Le truc du moment, c'est de dire aux gens que la politique du conseil départemental se durçit.

Qu'ils doivent vraiment s'engager dans une action et que s'ils ne le font pas, pan pan cucul !

Je déteste ça.

Devoir être dans un discours auquel je n'adhère pas.

Nous avons appris l'arrêt du financement d'actions d'insertion sociale.

Sous le prétexte de la baisse des dotation de l'Etat, qui se répercute au niveau local.

Pfffouuuu...

Le conseil départemental n'a comme unique politique le retour à l'emploi du maximum d'allocataires du RSA.

Sauf que sur le secteur géographique où je travaille, les gens que je suis sont difficilement employables en raison de leur très faible niveau d'étude, de leur absence d'expérience professionnelle ou de leur très peu d'expérience trop souvent lointaine.

Comment fait-on pour les aider à trouver un emploi dans ces cas là ??

Quand des personnes diplômées se retrouvent à travailler pour des emplois en dessous de leur qualification pour vivre alors, forcément, il ne reste plus grand chose pour des gens sans aucun diplôme.

Quel patron un tant soit peu sensé voudrait embaucher une dame sans aucune expérience professionnelle qui sait à peine lire et écrire mais qui veut travailler alors qu'il aura le choix entre plusieurs autres profils qu'il jugera plus intéressants et correspondant à ses attentes ?

Les pauvres restent et resteront pauvres.

On leur fait faire des stages non rémunérés.

Ils servent de main d'oeuvre gratuite.

Et au bout du compte, il n'y a que du vide.

Désespérant.

Ce que je fais aujourd'hui dans mon travail s'éloigne peu à peu de ce pourquoi j'ai choisi mon métier.

Respecter et écouter l'autre ne semblent plus une priorité.

Il faut désormais les pousser pour qu'il rentre dans le moule.

Et bien taper dessus pour que cela ne déborde surtout pas.

Je résiste.

Je résisterais tant que je pourrais.

 

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14 avril 2016

Libre service

Il s'y est cru.

Le jeune homme qui débarque en maugréant.

Comme s'il avait besoin d'un public.

Mais oui !

Bien sûr !!!

Il ne vient jamais aux rendez-vous prédéfinis à l'avance.

Il s'excite déclarant qu'il ne comprend pas ce qu'on lui veut.

Allez !

Un petit recadrage !

On n'est pas dans un supermarché.

Il doit respecter ses rendez-vous.

Je ne suis pas à sa disposition quand il veut.

Je lui rappelle calmement que s'il veut continuer à percevoir le RSA, il se doit de signer son contrat.

C'est une des obligations liées au RSA.

Il me dit qu'il n'est pas prêt à trouver un job.

Qu'il est suivi pour son problème de santé.

Ok !

Et qu'en plus, il s'occupe de ses parents qui sont vraiment âgés.

Ok !

Allez !

Hop !

Rédaction du contrat.

Une petite signature.

Je lui rappelle qu'il sera sûrement invité par le médecin du conseil départemental.

Oui ! Oui !

Hop !

Il n'a qu'une envie: quitter très vite le bureau pour s'en retourner à sa vie.

Sa vie qui me semble un chouia instable.

Pffffouuuuuu....

Il m'a pris la tête !

24 mars 2016

Week end !!

Youpiii !

Ces deux jours de retour au bureau m'ont épuisée !

Allez ! Hop !

Téléphoner au fournisseur d'électricité pour faire le point sur la facturation pour deux dames qui n'ont rien payé depuis des mois.

L'une n'a plus payé depuis avril 2015 et l'autre depuis août 2015.

900, euros pour l'une et l'autre 350,00 euros.

La trêve hivernale s'achève le 31 de ce mois.

L'une dit qu'elle paiera quelque chose au versement des prestations.

L'autre est en rupture totale de prestations suite à un contrôle de ses ressources pour 2014.

Ho ! Joie ! Bonheur !

Et hop !

Une aide fianncière à faire.

La blonde platine est revenue, des angoisses dans le ventre.

Je trouve qu'elle est un peu hystérique.

En tout cas très expressive.

Bon...

Une dernière cigarette...

Et je vais me plonger dans la lecture d"Ensemble, c'est tout" d'Anna Gavalda. 

7 mars 2016

Je décroche le combiné...

A l'autre bout de la ligne, une dame.

Qui m'annonce le décès de sa mère, 75 ans.

C'est arrivé vendredi dernier.

Ça m'a fait un choc.

Je ne sais pas pourquoi.

Je ne connaissais pas personnellement la mère de cette dame.

Elle m'en parlait à chaque fois que nous nous voyions.

Car elle s'occupait d'elle en continu.

Les frais d'obsèques se montent à 1 800 euros.

Elle paiera en plusieurs fois.

Elle me demande s'il existe un moyen pour l'aider à payer cette somme.

Elle a contacté tout un tas de services qui lui ont répondu que non.

Je sais qu'il existe un truc...

Je vais me renseigner.

Pfffouuuuu...

23 février 2016

Je fume trop en ce moment...

Je m'étais fixé un quota de 3 cigarettes par jour.

Dans l'objectif d'arrêter.

J'en fume le double.

Voire plus en week end.

Je dois prendre rendez-vous avec le cardiologue.

Je devais le revoir en juin de l'année dernière.

C'est dire comme je traîne pour le faire.

Hier, je devais appeler le psy.

J'ai un peu zappé.

Je le ferais demain.

L'infirmier psy, qui m'a reçue vendredi dernier, pense que je suis dans l'inachevé.

Que j'ai les réponses à mes questionnements mais qu'il existe un blocage quelque part en moi.

Ben ouais...

Sûrement.

Au travail, c'est un peu la morosité.

La collègue blonde platine qui devait reprendre aujourd'hui n'est pas revenue.

La mielleuse est en arrêt maladie pour la semaine.

Idem pour la jeune collègue perfectionniste.

Et la nouille de sous-chef qui nous demande si on doit reporter leurs rendez-vous.

Ben ouais.

Je me suis portée volontaire pour une nouvelle entrée.

Un gars qui sort de prison, qui n'a pas laissé de numéro pour le joindre et qui était initialement prévu sur le planning de la mielleuse.

Chouette !!

Pffffouuuuu....

C'est la vie, pas le paradis !

9 février 2016

J'ai craqué en pleine réunion

La nouille de sous chef a commencé son blabla sur droits et devoirs et contrôle et loi.

Le truc qui me pompe l'air au possible.

Et qu'en est-il du respect et de l'écoute ??

Je disais un truc sur mon positionnement professionnel.

Je disais combien j'étais révoltée que les personnes que nous suivons soient à ce point obligées d'être soumises à un dispositif inepte censé les sortir de la pauvreté.

Et j'ai senti une grande tristesse m'envahir.

Ma voix s'est brisée.

Et je me suis mise à pleurer.

Je suis sortie de la salle.

Pour rejoindre mon bureau.

Ma stagiaire m'a suivie et a voulu me consoler.

J'avais juste envie d'être seule.

Elle me dit que je prends trop les choses à coeur.

Que je devrais prendre des congés.

J'ai appelé mon médecin.

Et je suis partie.

Je suis arrêtée jusqu'à la fin de la semaine.

Il m'a prescrit du stresam.

Lui aussi est mal dans son job.

Il en a marre de la paperasse administrative et du contrôle dont les médecins font l'objet depuis des mois.

Il me dit que les patients qu'il reçoit sont tous plus ou moins dans une forme de déprime.

Désabusés.

Pour ma part, je me sens totalement vide.

Vide de sens.

Encore ce fichu SENS !!

En tout cas, cela me fera beaucoup de bien de ne plus voir certaines collègues durant quelques jours.

Et c'est sûr, je change de bureau la semaine prochaine.

A défaut de changer de travail, au moins je changerais d'ambiance.

Et je fume une dernière cigarette...

25 janvier 2016

Démotivation totale du lundi

Le matin, je suis en mode robot.

Sur le trajet, je ne pense à rien.

J'essaie de me concentrer sur la circulation, sur la musique.

Je suis arrivée en retard.

J'arrive régulièrement en retard depuis le retour des congés.

Je m'en fiche.

Je ne suis pas la seule d'ailleurs.

A arriver en retard.

A croire que cela devient normal.

A peine arrivée, j'ai déjà envie de repartir.

J'ai traîné mon âme en peine toute la journée.

Lorsqu'un monsieur s'est présenté sans rendez-vous, ça été le sommet.

Il revient du bled après trois mois d'absence.

Sa soeur qui l'hébergeait me dit que son mari ne le veut plus.

Ouais !

Super la solidarité familiale !

Il veut un studio tout de suite.

Mais bien sûûûûûr !

Où ai-je donc caché ma baguette magique ?! 

Unique solution du moment, le 115.

Ha non ! me répond sa soeur.

Il ne va pas aller avec des clochards !

Haaaaaaa ?

Boooon ??

En plus, il n'a pas changé son code, à 8 chiffres à présent, pour accéder à son compte sur le site internet du grand distributeur de prestations sociales.

Il doit donc se rendre au guichet de ce service pour actualiser sa situation.

En attendant, il risque fort de ne rien percevoir début février.

Et comme cela ne suffit pas, il doit également se trouver une nouvelle adresse où recevoir son courrier.

J'adoooooore ce genre de situation merdique !!

JE N'EN PEUX PLUS !!

J'ai rendez-vous le 19 février avec le service psy.

Le psy qui me suivait demande que je repasse par la case départ, c'est à dire par une entrevue avec l'infirmier psy.

Allons y !

Lorsque j'avais pris rendez-vous, je n'ai pas eu le temps de dire quoi que ce soit.

Et en particulier, que je pouvais être suivie par un(e) autre psy.

La collègue blonde platine s'est vue prolonger son arrêt maladie pour un mois par son médecin.

Je crois que, moi aussi, j'ai besoin de faire une longue pause dans mon travail.

J'ai un grand besoin de me ressourcer.

Un grand besoin de renouveau.

Bon.

Ben...

Je vais me coucher !

20 janvier 2016

Je fume...

La dernière cigarette de la journée.

De cette journée où l'épuisement s'est accentué depuis le retour des congés.

Où je n'aspire qu'à rentrer très vite chez moi.

Loin de toute la détresse des gens que je reçois.

Loin des connes du bureau.

J'ai reçu ce matin un homme de 40 ans totalement déprimé.

Qui n'a aucun projet.

Qui vit dans la peur de perdre son logement.

Un homme dont la précédente collègue, d'une autre structure, a décidé d'arrêter de suivre.

Le cousin de ce monsieur s'étant montré un poil agressif.

 Je fais le point de sa situation.

Sa mère est décédée en 2013 suivi par son père.

Il est divorcé depuis quelques années.

Il ne voit plus sa fille de 8 ans qui vit avec la mère dans le nord.

Il en est désespéré.

Son cousin vit à Lyon.

Il descend régulièrement pour l'aider dans ses démarches car ce monsieur n'a personne ici sur qui compter.

J'ai eu ce cousin au téléphone.

Il m'a paru très censé.

Et loin d'être aussi agressif que ce que m'en a dit cette collègue.

Il a fallu que je me dépêche de faire une enquête sociale pour la procédure d'expulsion.

L'audience a lieu le 25 de ce mois.

Et il faut la transmettre a minima 10 jours avant.

Cette collègue avait fait cette enquête.

Mais imprécise et il manquait des éléments essentiels pour comprendre la situation de ce monsieur.

Elle a argumenté ne pas l'avoir transmise aux services concernés parce qu'il n'avait pas signé ce document.

Ma foi...

Il m'est déjà arrivé de faire sans la signature.

Ça n'empêche aucunement de faire le travail correctement.

Pffffouuuuuu...

Je déteste travailler dans la précipitation.

Cela me rappelle la peucherette de service qui ne voulait pas faire une telle enquête sous prétexte que la famille ne s'était pas présentée au rendez vous qu'elle lui avait fixé.

Et alors ?

Elle connaît cette famille depuis un moment et avait donc des éléments pour exposer simplement sa situation.

Personne ne lui demande de prendre partie.

Je lui en avait fait la remarque.

Elle a bougonné car elle n'avait pas envie de la faire cette enquête.

Mais pour qui travaillons nous ??

Pour soi ou pour les autres ?

Je sais très bien pourquoi je suis devenue assistante sociale

Je savais qu'un jour je me retrouverais épuisée.

Parce que c'est un métier usant sur le plan émotionnel.

Mais je pense toujours avoir au fond de moi un idéal.

Un idéal de justice, d'humanité et de générosité.

Cet idéal qui me porte.

Et qui est mis à mal aujourd'hui.

Car ceux qui ont tout sont les plus égoïstes qui soient.

En particulier une grande partie de mes collègues.

Qui ne pensent qu'à leur petit bien être.

Celles qui pensent qu'elles sont compétentes alors qu'elles sont figées dans des schémas prédéterminés.

Et qui ne s'interrogent jamais vraiment sur leur pratique de travail.

Et qui, surtout, veulent montrer une image irréprochable d'elles-mêmes.

J'arrive à saturation de cette ambiance hypocrite.

12 janvier 2016

Besoin de légèreté

En ce moment.

En fait, depuis un bon moment.

Je me sens rapidement lasse de mon travail.

Ce qui m'épuise le plus, c'est l'hypocrisie.

Il règne une fausse ambiance décontractée.

Mais je sens bien que chacun tire la couverture à soi.

La peucherette passe son temps à soupirer, à se plaindre.

Et à chercher du réconfort auprès des autres.

Alors qu'elle même ne soutient personne.

Cela en devient insupportable.

Elle s'est bien rendue compte que je ne suis pas de son côté.

Elle évite donc de m'adresser la parole.

Je pense à reprendre un suivi psychologique.

Pour exprimer tout ce qui m'exaspère dans mon travail.

Pffffffouuu....

Vivement le week end !

En attendant de pouvoir me reposer, je réécoute Léo Ferré avec un infini plaisir.

11 janvier 2016

Tu brodes...

Dit la mielleuse de service à sa stagiaire.

Ho !

Chouette !

C'est donc dans le mensonge qu'elle apprend le métier à la jeunette, réservée, mais pleine de bonne volonté.

Une fois, la mielleuse avait carrément falsifié la date d'un documment pour soit disant ne pas pénaliser un monsieur.

Elle l'a fait devant la stagiaire.

Qui n'a rien dit.

Pfffouuuu...

Je ne supporte pas cette attitude.

Car cela m'agace profondément.

Passons.

Mon ex m'a appelée hier.

Des mois sans signe de sa part.

Et voilà qu'il donne de ses nouvelles.

Il avait perdu sa liste de contacts quand son smartphone a rendu l'âme suite à une enième chute.

Et blabla sur tout, sur rien.

J'ai l'impression qu'il n'est pas très heureux.

Et moi ?

Suis je heureuse ??

Ma foi...

A vrai dire ?

Je ne sais pas.

16 décembre 2015

Pfffouuuuu....

Après-midi archi blindée !

Blablabla...

Expliquer au couple en dette locative que leur demande d'aide financière auprès de la fondation Abbé Pierre n'ira pas de soi.

Certes, il y a une dette de plus de 1 000 euros.

Mais aucune procédure d'expulsion en cours.

Alors, je tente de leur faire comprendre que l'urgence n'est pas si urgente en fait.

Bof !

Tout ce que Monsieur me répond c'est qu'il est en dépression.

Mouais...

Certes, je le comprends.

Mais que fait-il pour trouver une solution à son problème ?

Rester dépressif ??

Je fais dans la précipitation.

Au point où j'en suis...

Drôle d'ambiance au bureau.

Tout le monde est plus ou moins en stress.

Ça ne discute que de Noël.

Comme si le monde s'arrêtait à ça.

J'attends avec impatience les quinze jours de congés qui débuteront demain soir.

Je grignote un bout de fromage avec des biscuits apéro.

Je suis épuisée.

Envie de rien...

9 décembre 2015

Burn out

Au bureau.

La semaine dernière, la blonde platinée s'est carrément faite "jetée" par une dame.

Cette dernière lui aurait dit qu'elle ne faisait rien pour elle, genre qu'elle est totalement incompétente.

La blonde a craqué.

Et s'est réfugiée dans son bureau pour pleurer.

Je n'étais pas au courant de cet évènement.

Je ne suis toujours pas censée savoir.

Dans la mesure où cela reste secret.

En fait, clairement tabou.

Elle est restée absente la semaine.

Et a prolongé son arrêt jusqu'à l'année prochaine.

La nouille de sous chef a dispatché, sans concertation, les rendez-vous qu'il n'a pu annuler.

Aujourd'hui, j'ai reçu, sur ma permanence, deux personnes suivies par la blonde platinée.

C'est la saison des demandes de remise gracieuses ou de délai de paiement de la taxe d'habitation et de la contribution audiovisuelle.

Ça demande un temps fou à chaque fois.

Une autre collègue est elle aussi en arrêt.

Elle était mal hier.

Elle aussi a beaucoup pleuré.

A l'abri des regards.

Et là encore, c'est tabou d'en parler officiellement.

Je ne pense pas qu'elle reprenne la semaine prochaine.

Dernière semaine de travail de l'année. 

C'est le stress au bureau entre la collègue totalement incompétente de l'accueil, les collègues en arrêt, les deux pleurnicheuses et les gens qui s'énervent pour un rien.

Vivement les congés de fin d'année !

Parce que là franchement, j'en ai RAS LE BOL !!

26 novembre 2015

Phobie sociale

Elle vient comme gênée d'être là.

Cette dame brune.

Qui vit dans l'angoisse.

Elle a couru pour être à l'heure.

Elle habite à quelques rues du bureau.

Elle vient pour une dette locative.

Son propriétaire lui a remis une lettre.

Elle ne lit pas les courriers qu'elle reçoit.

Elle ne comprend pas pourquoi son propriétaire ne perçoit plus l'allocation de logement.

Je vérifie son dossier sur le site du grand distributeur de prestations sociales dédié au professionnels.

Le paiement de juin au propriétaire est revenu car ce dernier a sans doute omis de signaler un changement de compte bancaire.

Et donc l'allocation logement lui a été directement versée.

Elle répète qu'elle ne comprend pas.

Je lui explique que c'est un droit qui doit être versé.

Et à défaut du propriétaire, c'est elle qui en bénéficie directement.

Elle ne s'en était pas rendue compte.

Car elle n'ouvre pas les courriers de sa banque.

Elle me dit qu'elle n'est pas sortie de chez elle durant plusieurs semaines.

Et qu'elle confiait sa carte bleue à sa voisine pour que cette dernière lui fasse quelques courses.

Je lui dit que c'est une mauvaise idée.

Elle me confie avoir vaguement remarqué des dépenses dont elle ne se souvient plus lorsqu'elle a regardé un relevé de compte il y a trois semaines.

Et être à découvert.

Hou ! La ! La !

Je lui conseille de récupérer sa carte très rapidement et de demander un nouveau code confidentiel, voire une nouvelle carte.

Et de m'apporter tous ses derniers relevés de compte afin de faire le point.

Je lui dit mon inquiétude.

Que je souhaiterais contacter sa fille pour voir ensemble comment l'aider.

Elle refuse cette idée.

Elle a trop peur que sa fille la "tue".

Elle a récuperé sa carte de paiement. 

La voisine ne voulait pas la lui rendre.

Elle semblait un peu paniquée.

Je la soupçonne d'avoir abusé de la faiblesse de la dame brune.

D'avoir abuser de sa fragilité émotionnelle.

Je dois la revoir et réfléchir avec elle afin de trouver ensemble une solution pour qu'elle soit aidée dans son quotidien.

Encore une situation qui me touche.

Quelques fois, je me dis que je pourrais basculer.

Qu'il suffirait d'un petit évènement qui fasse ressurgir un truc profondément enfoui.

Un truc tellement angoissant et incontrôlable.

Que je me replierais sur moi-même au point de rester enfermée chez moi. 

Bon..

Un peu de musique.

Et une dernière cigarette.

4 novembre 2015

Je n'ai que vous...

Il a laissé un message ce matin.

Pour dire qu'il viendrait sur ma permanence.

Il attend dans la salle.

Je remarque tout de suite qu'il est mal.

Il me tend un courrier du grand distributeur de prestations sociales.

Il déclare qu'il ne sait pas comment remplir ce formulaire.

Il a obtenu une allocation d'adulte handicapé en mai dernier.

Je ne suis plus sensée le recevoir.

Son statut ayant changé.

"Je n'ai que vous !" dit-il.

La dernière fois que je l'avait vu, il y a une dizaine de jours, il avait bu.

Je l'ai senti.

Et je lui avait demandé ce qu'il en était.

Il l'avait reconnu.

Il s'est remis à boire.

De la bière.

Beaucoup de bières.

Cette après-midi, il était hyper angoissé.

Il n'arrêtait pas de se lever pour essayer de se calmer.

Il était vraiment mal.

Il s'en veut.

Je lui conseille de voir un psy.

Il hésite.

Je l'aide à compléter le formulaire.

Je resterai disponible tant que je le pourrais.

Autre situation

La propriétaire d'une dame, que je suis, me contacte pour une dette locative de 2 000 euros.

Elle m'explique ce qu'il en est.

Me relate des faits de troubles de voisinage.

Qui ont heureusement cessé.

Le voisin direct est parti.

Il n'en pouvait plus de la musique à fond tous les jours.

Il aurait déposé une plainte.

Bon...

Je ne suis pas certaine de l'honnêteté de la jeune femme que je suis.

Elle m'avait avoué avoir un peu "magouillé" avec de fausses fiches de salaires pour la signature du bail.

Et ses parents se sont portés caution.

Parents qui l'auraient dépannée à deux reprises.

J'appelle la jeune femme.

Elle me dit que ce qu'il y a écrit sur le bail à la rubrique caution est faux !

Haaaa !

Hoooo!

C'est embêtant ça !

Surtout pour elle.

Elle s'est énervée.

Je la recadre.

Et lui rappelle qu'elle avait rendez-vous avec moi ce matin pour une demande d'aide financière.

Alors, elle me répond qu'elle avait oublié !

Visiblement, elle peut se passer de cette aide...

Ses difficultés ne doivent pas être si urgentes à résoudre.

Hé bien tant pis !

Elle saura reprendre contact avec moi.

J'en suis plus que certaine.

J'ai envie d'une dernière cigarette...

28 octobre 2015

Supporter la connerie

De la collègue mielleuse devient compliqué.

Nous discutions du médecin du conseil départemental, une femme d'une cinquantaine d'année.

Ma position est celle de défendre les personnes que nous suivons.

Et de faire remonter à sa direction ce qu'il en est.

Sans, bien sûr, donner de nom.

Nous ne sommes pas des délateurs.

Et nous ne sommes pas les seuls à avoir eu écho de ce mépris.

La collègue mielleuse déclare qu'il faut des preuves.

Je lui dit que plusieurs personnes m'ont témoigné de l'attitude odieuse de ce médecin.

Au point de refuser de la rencontrer à nouveau.

Elle estime que cela ne suffit pas.

Que nous n'avons pas assister aux entretiens entre ces personnes et le médecin.

Que fait-elle de la parole de ces personnes que nous suivons, que nous connaissons, avec lesquelles nous avons développer une relation de confiance ?

Rien visiblement !

Je me pose la question de la considération qu'elle a envers les gens qu'elle suit.

Cette méfiance m'interroge fortement.

Ou plutôt cette crainte qu'elle a envers cette pseudo autorité.

Elle avait même émis l'idée que ce serait bien que les allocataires concernés viennent témoigner à la prochaine réunion qui aura lieu la semaine prochaine, avec la directrice, et son équipe, du service décisionnaire dont nous dépendons.

N'importe quoi !

Tout ça pour ne pas se mouiller.

Quelle lâcheté !

Ça me révolte !

Évidemment, encore une fois, elle me fait passer pour la vilaine, la mauvaise aux yeux de la jeune collègue qui partage notre bureau. 

Qu'importe !

La roue tourne.

Et il arrivera un moment où les autres se rendront compte de ce qu'elle est vraiment.

Une hypocrite manipulatrice égocentrique.

Je crois bien que je suis un chouia énervée !

27 octobre 2015

Retrouver un peu de sérénité

Journée de travail calme.

La peucherette est revenue de ses congés.

Et n'a pas arrêté de soupirer.

Pour ne pas changer.

Elle se dit débordée.

Débordée de rien.

Enfin, de peu de choses quand on y réfléchit.

Elle manque d'organisation.

Elle adopte une attitude faussement désinvolte.

Qui ne dupe qu'elle même.

La jeune collègue obsessionnelle nous relate l'entrevue entre un monsieur d'une cinquantaine d'année et le médecin du conseil départemental.

Le monsieur s'est contenu durant tout l'entretien avec ce médecin qui a pris son dossier (heureusement que c'était une photocopie) pour le déchirer prestement et le jeter à la poubelle.

Ce monsieur lui a fait part du mépris de ce médecin.

Voire même d'une attitude raciste envers les autres personnes qui étaient passées avant lui.

Ce n'est pas la première fois que ce médecin agit ainsi.

J'ai une dame qui m'a raconté être sortie en pleurs tellement elle s'est sentie rabaissée, humiliée.

En réunion d'équpe, quand j'ai déclaré qu'il nous fallait agir et porter la parole des personnes qui ont subi cette attitude, peu ont réagi.

A croire que le respect de la dignité n'a aucun intérêt.

Alors même que cela me semble être le fondement de notre quotidien professionnel.

Du coup, je ne m'étonne guère de cette lâcheté.

Mais elle me révolte.

J'ai besoin de décompresser... 

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