Le mistral souffle un air glacé depuis hier.

Mon amant, enfin ex amant, veut absolument me revoir.

 Bof !

Je pourrais céder.

Mais non.

Je veux profiter de ce week end en solo pour ne rien faire.

Juste prendre du temps pour moi.

Il est parti voir ses parents.

Au début de notre relation, nous y allions tous les quinze jours.

Au bout d'un moment, j'en avais assez de l'accompagner.

Et de m'ennuyer.

Je préfère m'ennuyer chez moi que chez les autres.

Car chez moi, malgré mon ennui, je fais ce que je veux.

Il en a fallu du temps pour le convaincre.

Pour lui, ne pas l'accompagner signifiait que notre relation allait mal .

Ben non...

Ça n'avait rien à voir avec la qualité de notre relation.

Je ne l'ai jamais obligé à venir avec moi pour rendre visite à ma famille.

Je ne l'oblige en rien d'ailleurs.

Quoique ?

Il m'ait fallu batailler pour qu'il se mette un peu aux tâches ménagères.

Ce qui, aujourd'hui, est loin d'être parfait.

Mais il s'est amélioré !

Bon...

Je ne sais même pas si j'ai envie de sortir...

C'est bête ! 

Je crois bien que je suis pompette !

Après avoir bu trois verres d'un Bordeaux blanc sec.

Ma journée a été longue.

Au point d'avoir lu deux romans.

"Il faut buter les patates" de Gérard ALLE.

"De cyniques producteurs de poulets et de porcs, de hauts fonctionnaires corrompus, des syndicats douteux, quelques molosses sans scrupules d'une part. D"autre part, des petits paysans fatigués de plier l'échine, quelques babas cool et autres marginaux. Le tout sur un fond de climat poisseux comme seule la bretagne sait en produire. Il n'en faut pas plus pour construire un trépidant "polar fermier". 

Un chouette roman sur les paysans d'aujourd'hui et sur les magouilles dans le milieu agricole. 

Vraiment très très bien.

Un style moderne qui accroche le lecteur.

Est ce réellement un roman policier ?

Je ne saurais dire....

Et j'ai aussi lu "Les allongés" de Charlie WILLIAMS.

Ambiance un peu trash.

Présentation : "Personne ne quitte Mangel, en tout cas pas en vie. Royston Blake est videur en chef au Hoppers Wine Bar & Bistro.  Il a une Capri 2. Bi et sait, quand il marche dans les rues de Mangel, que les gens le respectent. Mais on raconte désormais que Blake est un dégonflé, un pauvre type.  Sal elle même l'a entendu dire.  De plus, les frères Munton sont à ses trousses et la perspective de se retrouver à l'arrière de leur bétaillères  est pratiquement insupportable. Résolu à prouver qu'il n'a pas perdu son courage, Blake met en oeuvre un plan destiné à restaurer sa réputation de dur à cuire, à prouver qu'il n'a pas perdu son courage; à assurer à jmais son pouvoir de séduction sur les femmes et préparer son avenir aux côtés du nouveau propriétaires  un homme de l'extérieur - du Hoppers. Meurtres, mutilations et une tronçonneuse nommée Suzan  se mêlent dans ce premier roman stupéfiant et macabre qui marque l'apparition au sein de la littérautre noire britannique d'une voix drôle et brutale."

Lecture interrompue par un seul rendez vous.

Je suis enfin en week end !

J'espère que je pourrais faire la grasse matinée demain....

Vraiment rien à faire en début de journée.

J'ai lu une bonne partie de la matinée.

Un roman policier dont l'intrigue se déroule en Russie.

Résumé :

"Marcus Hoffmann, ingénieur et homme d'affaires danois d'environ 35 ans, est un hommes heureux depuis qu'il a rencontré Nathalie à Moscou, dix ans auparavant . Ils vivent au Danemark, et Marcus voyage beaucoup pour son travail. Lors d'un séjour à Nice; il est témoin d'une agression et son passé de soldat d'élite lui permet de sauver la vie de Victor, un Russe, et de faire fuir les deux malfrats. Victor lui jure une reconnaissance éternelle. Aussi lorsque, au cours d'une croisière fluviale en Russie, Nathalie disparait, Marcus, qui ne parle pas un mot de russe fait appel à Victor. Mais les informations que celui-ci va récolter grâce à de douteux agents ne vont guère faire le bonheur de Marcus. Car Nathalie n'est pas celle qu'il croyait..."

Un roman suffisamment prenant pour combler l'absence de travail.

J'ai même regretté de ne pas avoir apporter un autre livre car je l'ai très vite lu.

Déjeuner au bar du coin.

Avec N, qui m'a parlé de la reprise de ses études.

Elle prépare une licence en sciences de l'éducation.

L'idée de reprendre des études avaient, un temps, traversé mon esprit.

Mais je suis trop paresseuse pour consacrer plusieurs heures par jour à ça.

J'attends le week end avec patience.

Je serais enfin seule !

Mouais....

Je suppose que c'est à prendre au deuxième ? troisième degré ?

Et nous avons papoté encore et encore....

Et nous avons été médisantes !

Rhaaa la la !

C'est ça de ne pas avoir de travail.

On s'occupe comme on peut.

Au milieu des cartons et du mobilier en partance.

La sous chef m'a ajouté un rendez vous.

Trop chouette !

Sans me le dire.

Evidemment...

Pfffft !

Si c'est pas mesquin ça ?

Cette après midi.

Conclusion : on navigue à vue avec toutes les nouveautés du moment.

Les procédures sont floues.

On fait comment ??

Et pour les gens ?

Ben, on les balade !

Et on leur supprime la gratuité des transports.

Surtout pour les pauvres mères de famille.

Ou encore ceux qui ont des problèmes de santé.

Ben quoi ???

Ces gens là ne font rien.

Ils s'occupent d'eux, de leur mômes.

Pas de mode de garde pour les mères de famille donc pas disponibles pour une démarche d'insertion.

Ils vont parfois chez le médecin surtout ceux qui ont plein de problèmes.

Ils font des courses.

Ils vivent comme tout un chacun.

Et donc se déplacent.

Hé bien, désormais, ils iront à pied.

Ou alors ils paieront la moitié d'un ticket de bus.

C'est chouette la demi gratuité !

Et se priveront de manger.

Ou de payer leur facture.

Et viendront demander une aide financière.

Un jour ou l'autre...

Pfffffffouuuuuu...

Et pendant ce temps ?

Les bureaux  ont été changés.

De grands plateaux en mélaminé hêtre ont remplacé les bureaux au plateau de verre design.

Ce sera plus facile à nettoyer pour la femme de ménage !

Je ne sais ce que j'ai ce soir.

Mais je me sens très fatiguée.

C'est fatigant !

Cette semaine va être calme en rendez vous.

Jusqu'à aujourd'hui, j'en avais seulement deux de programmés.

J'en ai rajouté un troisième pour jeudi matin.

Une dame est venu à l'improviste.

Elle vient toujours ainsi.

"Tu es gentille" dit-elle.

Mouais...

J'aime pas trop qu'on me dise ce genre de trucs car ça me gêne toujours, que cela soit sincère ou pas d'ailleurs.

Bon...

Ça tombait bien qu'elle soit venue.

 Je voulais la voir.

La très bonne nouvelle c'est qu'elle a obtenu un logement grâce à la loi DALO.

Elle vit avec son fils de huit  dans une chambre meublée d'environ 11m2 d'un hôtel pourri.

Tenu par un marchand de sommeil.

Les toilettes et les sanitaires sont collectifs et situés à l'extérieur.

J'avais la crainte que son dossier soit rejeté.

Mais non !

J'avoue que j'avais fais un rapport décrivant son triste parcours et les conditions actuelles de son logement, de la manière la plus neutre possible mais tout de même très en sa faveur au final.

C'est un peu contradictoire non ?

C'est là, toute la question de mon job.

Comment faire passer, à celui qui décide, un message favorable à l'autre sans pour autant larmoyer et être partiale ?

Je décris peu les émotions ou les sentiments des gens exceptés lorsqu'un évènement le nécessite tel qu'une grave maladie ou encore un décès.

J'écris un premier jet.

Je me relis.

Je rature.

Je réécris tout.

Jusqu'à ce que le texte me convienne.

Je peux passer deux heures pour une demi page d'avis motivé.

Mon texte doit être explicite et compris dès la première lecture.

Tout se décide en quelques minutes.

Et sinon?

Soirée devant Star Wars.

Parce que Sarko, non merci !

En ce dimanche.

Nous nous sommes levés tard.

Envie de rien...

Une journée idéale pour lire.

Le Postier de Charles BUKOWSKI

Le premier roman de Charles où il y fait le récit  d'une période noire de sa vie, "celle où, employé des postes, "facteur suppléant", il a cru toucher le fond. Médiocrité, routine, mesquinerie, c'est du Courteline, version américaine. Par petites séquences, nous avons une peinture crue d'une administration, avec ses petits chefs, supérieurs et colllègues, des maniaques et des abrutis. En face, beaucoup de portraits féroces des "clients" que le facteur doit subir. Presque tous des fous ou des emmerdeurs, ils incarnent une forme cauchemardesque de la banalité poussée à l'extrême. 

Heureusement, entre deux tournées, il y a la bière et Betty, l'alcool et les femmes, qui consolent Bukowski..."

Sacré Charles !

J'adore son univers.

J'ai froid.

Un café.

Une clope.

Sortir.

Au soleil.

Se réchauffer doucement.

Respirer l'air frais.

Et regarder le temps qui passe.

Là.

Tout près de soi.

Pour aujourd'hui.

Bof ! Bof ! Bof !

Journée ennuyeuse...

Mais j'ai découvert que le débile de chef a un profil fessebook.

Le plus rigolo - si on peut qualifier ça de rigolo - c'est qu'il n'utilise pas sa véritable identité.

Ha ! La ! la !

J'ai découvert cela le plus simplement du monde.

Môsieur a tout simplement oublier d'effacer l'historique sur l'ordi à disposition des salariés pour les mails professionnels.

Quel imbécile !

Dans quel état j'erre ??

Et sinon ?

Youpii!

Je suis en week end !!!

Je vais enfin avoir le plaisir indicible de traîner dans le lit demain matin.

Ça me ravit rien que d'y penser !

Je vais me planter devant la télé...

C'est la looooose totaaale !!

Mon Dieu !

Tournez manège le retour !!!

Aaaaaarghhhh !

Vite zappons !!!

Alors ?

Ma journée ??

Cool !

Le seul rendez vous du jour n'est pas venu.

J'ai eu une réunion avec le débile de chef et le président.

Prévention des risques.

Bof !

Le débile de chef n'a aucune réflexion constructive concernant la prévention des risques psychosociaux.

Il a passé son temps a interrompre le président.

Je l'ai trouvé très méprisant.

Le seul truc de positif est que nous aurons de nouveaux bureaux la semaine prochaine.

C'est un moindre mal.

Le plateau de verre de mon bureau s'est désolidarisé de la structure porteuse...

Les tiroirs ne tiennent pas...

Il était tout fier de ces bureaux si design.

Mais de très mauvaise qualité.

Et demain encore une réunion !

Et toujours avec lui !

Pffffouuuuu....

Allez !

Une dernière cigarette...

C'est pas la joie !

Le débile de chef était d'humeur massacrante.

Il parait qu'il s'est mis à hurler sur les trois sous chefs.

Je ne comprends pas comment elles peuvent se laisser traiter ainsi.

Il n'a jamais crié après moi car je le lui ai interdit.

Simplement en lui disant qu'il n'avait pas à hausser le ton avec moi.

Ce n'est pas la première fois qu'il crie après les salariés.

Personne ne réagit...

Personne ne m'interpelle...

Pffffouuuuu...

Tant pis pour elles...

Qui subissent et vivent dans la crainte.

Et sinon ?

Week end cool, tranquille.

Encore du fric dissolu en fringues...

Mais pour lui.

Et moi ?

J'attends de recevoir un lecteur mp3 !

Pour travailler en musique sur mes dossiers !

Que j'ai un peu trop bu.

Je vais aller au lit et regarder la première saison de Dirty Sexy Money.

Et demain ?

J'aurais un an de plus...

Sur mon bureau.

Entre écrire, téléphoner et répondre aux questions, je n'avais qu'une seule envie...

Pourvu que mes rendez vous ne viennent pas !

Raté !

Ecouter, comprendre, expliquer, écrire toujours, routine...

Tout ranger dès 17 heures.

Entasser les dossiers en cours dans un coin.

Ne pas rester une minute de plus au bureau !

Vite !

Rentrer.

La musique à fond dans la voiture.

Et zap !

D'une station à l'autre...

Je veux de la musique.

Et surtout pas de blablas sur ce qui se passe ou pas sur terre !

Bien gardés ??

Quand on va à la photocopieuse, on peut y trouver des choses très intéressantes.

Comme par exemple, les comptes de la boîte.

Ou encore une lettre de motivation d'une salariée qui souhaite quitter son poste.

Un bon tiers des salariés recherchent un emploi ailleurs.

C'est comme sur le réseau informatique.

Pas besoin de creuser, de fouiner très profondément pour trouver des informations.

Tiens ! Une autre lettre de motivation.

Bonjour la discrétion et la confidentialité des données !

Et sinon ?

Dossiers qui s'accumulent...

Rendez vous qui donnent envie de rien.

Sous chef qui ne pense qu'aux chiffres.

Déjeuner en solo au bar du coin.

Pas besoin de faire la conversation quand la seule envie du moment est celle de se taire.

Je vais essayer de me coucher tôt ce soir...

De toute les discussions de la réunion.

Bavardages sans profondeurs...

Ennui.

Tristesse.

Elle me raconte que sa fille de 20 ans a voulu mourir la veille des fêtes de Noël, que sa mère est mourante, que son fils a un problème psy...

Que lui répondre ?

Elle ne se sent pas prête à consulter pour se libérer de ces poids.

Je l'écoute avec toute l'attention possible.

Elle me sourit malgré sa tristesse.

Je lui rends ce sourire plein de courage et de volonté...

D'une journée sans aucun intérêt !

Deux rendez vous.

Et blablabla....

Déjeuner au bar du coin: délicieux !

Traîner...

Faire semblant de s'activer un peu...

Et voilà !

Une journée de travail bien gérée.

Et demain ?

Je recommencerai...

Hier, en discutant d'une chose et l'autre, on en vient à parler de Pékin Express.

Je ne regarde pas ce programme.

Car la compétition n'est pas mon trip et encore moins celle où on manipule plus ou moins les candidats.

Bref...

On discutait des candidats de l'année dernière.

Et on me parle de deux jeunes: Sébastien et Hocine.

Sympathiques jeunes gens qui ont participé dans l'espoir de gagner de quoi mettre en oeuvre des actions pour leur association humanitaires.

Hé bien, il se trouve que je connais Sébastien.

Je l'ai suivi dans le cadre de son parcours d'insertion.

Je n'en suis pas revenue !!

Mais, au fond, je ne suis pas si étonnée.

Il est passionné par son projet, toujours plein d'idées mais de là à participer à cette émission ?!

INCROYABLE !!!

La neige recouvre toute surface.

Mais ne tiendra sûrement pas très longtemps...

Je vois des véhicules sur la route.

Il n'a pas envie de prendre sa voiture pour du shopping.

On ne va pas bêtement se planter pour aller dépenser du fric.

Il est bientôt midi.

Envie de pâtes !

J'ai délesté mon compte en banque de quelques centaines d'euros entre la révision de ma smart chez Mercedes et les soldes.

3 heures à attendre pour l'entretien de la voiture !

Encore heureux qu'elle ait été nettoyée à l'extérieur et aspirateur à l'intérieur.

Ils font toujours ça, histoire de faire croire aux clients qu'ils sont hors du commun ??

Mouais...

Vu le fric que je leur ai laissé, ils peuvent bien rendre ce type de services !

Alors, bien sûr, j'ai eu le temps de me balader et de dépenser plus de fric.

Dans le froid et la grisaille pluvieuse.

Juste des fringues sympas, simples, indémodables.

Trois courses au supermarché du coin et j'ai oublié de regarder s'il y avait du Chambolle-Musigny.

Faut que je le note pour les prochaines courses !

Et sinon ?

Ben rien de particulier...

Peut être une nouvelle rencontre la semaine prochaine ?

Depuis le temps qu'il veut me rencontrer...

Zut !

Je dois rendre les bouquins empruntés à la médiathèque.

Au lieu de beaux flocons.

Pour le moment.

On regarde - pour la je ne sais combien de fois - La ligne verte.

Il y a quelques jours c'était Forrest Gump.

Ha! La souris !

Il y en a aussi chez nous !

Elles se faufilent à toute vitesse le long des plinthes.

Et font scrouiiic, scrouiiiiic la nuit.

Je fais des rêves bizarres en ce moment.

J'essaie de m'en souvenir pour espérer trouver une explication.

Mais il n'en reste que des brumes.

Il faudrait que je note ces traces de brumes.