Des larmes versées...
Je suis toujours touchée lorsqu'un allocataire pleure.
Ce n'est pas évident de garder en soi son émotion.
Mais c'est nécessaire sinon je pleurerais souvent.
J'ai reçu aujourd'hui pour la première fois un monsieur d'une cinquantaine d'année.
Il est maçon de métier et a toujours travaillé depuis l'âge de 15 ans.
Il se trouve dans une situation financière difficile.
Il a fini par dire qu'il avait des problèmes pour payer son loyer, ses factures d'électricité et de gaz...
Il a honte de demander de l'aide.
Lui qui a toujours travaillé et s'est assumé jusqu'à présent.
Malgré son état de santé défaillant, il veut travailler.
Mais le métier de maçon demande de la force, de l'énergie qu'il n'a plus en raison de ses problèmes de santé.
Il m'avoue qu'il n'a pas vu de médecin depuis des mois.
Il déclare qu'il ne veut pas profiter.
Il a honte.
Honte de se sentir quelque peu "déchu".
Ma mission est de faire en sorte de rééquilibrer sa situation financière, de le soutenir en l'écoutant avec bienveillance.
Et je sors de l'entretien pensive.
Et je me dis que mes petits problèmes personnels du moment ne sont rien face à sa détresse.
Et cette après midi, j'ai reçu une dame dont le frère, plus jeune qu'elle, est décédé d'un infarctus.
Je me dis que la vie c'est aussi la mort.
Je me dis que je devrais profiter un peu plus de la vie....