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Secrètes Pensées
22 juillet 2015

Folie

En pause cigarette devant l'entrée, à 16 heures, je l'ai vue passer.

Une dame avec un foulard rose pale sur les cheveux.

Je retourne à mon bureau.

Je la vois assise dans la salle d'attente.

Mon téléphone sonne.

La nénette de l'accueil, celle qui s'affole pour un rien, m'annonce que cette dame veut voir une assistante sociale tout de suite.

La collègue qui la suit est en arrêt depuis le début de la semaine.

Son jour de permanence est le lundi.

Le mien le mercredi après-midi.

Gros gros soupir...

Je m'exécute et m'en vais chercher son dossier.

Et je la reçois.

Je lui demande donc la raison pour laquelle elle veut voir une assistante sociale.

Elle me dit être en danger.

Ha ?!

Que son voisin l'aurait aspergée d'un liquide qui se transforme en truc huileux...

Bon...

Qu'elle a été agressée par son propriétaire.

Il aurait voulu l'étrangler.

Ho !

Elle veut que je lui trouve un abri tout de suite.

Mais bien sûr !!

Ben non !

Je lui demande si elle a porté plainte.

Elle raconte qu'au commissariat, on lui a conseillé de voir avec son assistante sociale pour lui trouver rapidement une solution.

Ben...

Elle dit que l'assistante sociale doit appeler le commissariat pour qu'elle ait rapidement un rendez-vous.

Ha bon ?!

Ce que je lis dans on dossier me laisse plutôt penser qu'elle a un gros souci de paranoïa.

Il y a un an, à la même époque, elle se plaignait  de voisins qui lui voulaient du mal et qui auraient également répandu un liquide devant l'entrée de son précédent logement.

Qu'elle a quitté depuis, avec une dette locative de surcroit.

Je ne sais pas ce qu'elle a avec ce truc liquide !

Elle a erré un peu avant de trouver un propriétaire véreux qui lui loue un garage en guise de studio.

Qu'elle veut absolument quitter car elle explique, comme pour son précédent logement, qu'on lui a fracturé le rideau de métal et qu'elle ne peut plus le fermer à clé et qu'elle craint à tout moment d'être la proie de malfaisantes personnes.

Elle n'arrêtait plus.

Bizzarement, je n'ai pas vu le temps passé.

Et 17 heures passées, je regarde ma montre.

Et je lui dit que je suis obligée d'arrêter l'entretien car les bureaux vont fermer.

Que je n'ai aucune solution, là tout de suite.

Elle relève, hélas, de la psychiatrie.

Je plains sincèrement ma collègue !

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