Lundi ordinaire
Au bureau, la journée a traîné en longueur.
J'avais deux aides financières à faire.
Téléphoner à l'un, à l'autre.
Rappeler l'un et l'autre.
Faire le point sur une dette locative.
La famille est en procédure d'expulsion avec réquisition de la force publique depuis le début de l'année.
La fille qui s'occupe de tout à la place de ses parents, qui ne parlent et ne comprennent pas un mot de français, n'en peut plus.
Bien sûr, c'est sur moi qu'elle a été positionnée.
La sous chef rousse et frisée a trouvé pertinent que cela soit moi qui la suive.
Comme si j'allais faire un miracle.
Tout ça parce que cette jeune femme ne s'entendait pas avec la précédente assistante sociale du service social de la mairie.
Qui, autant le dire franchement, s'en est débarrassée.
Mais à écouter cette jeune femme, je me demande si ce n'est pas l'assistante sociale qui n'avait pas envie de se prendre la tête avec une famille qui peut se retrouver à la rue du jour au lendemain.
Et aurait mis la faute sur elle.
J'ai commencé le suivi des parents la semaine dernière et ma collègues mielleuse celui de la fille.
Je crains une expulsion en août durant les congés.
Je crois que je vais me servir un petit verre de blanc !