Je sens les battements de mon coeur
J'ai envie de frites
Pour le déjeuner.
Je n'ai pas de pommes de terre.
Tant pis !
Le soleil est radieux.
Une brise glacée rafraichit l'atmosphère.
Le platane se colore de jaune.
Bon...
Je vais faire la vaisselle.
Et un peu de rangement.
Avant de préparer des nouilles chinoises.
Sirène hurlante
Dans la zone où j'habite.
Oui.
J'habite dans une zone.
Pas dans une zup.
Pas dans une zac.
Dans une zone où l'activité s'arrête à la tombée de la nuit.
Journée qui a vu débarquer la dame brune.
Qui habite à quelques rues.
Qui vient souvent dans l'affollement.
Sans rendez-vous.
Gros gros problème de voisinage.
Violence verbale et physique.
Et diverses menaces.
Intervention de la police.
Chouette !
Elle ne se souvient plus si elle a porter plainte ou pas.
Elle a peur de représailles.
Evidemment, elle veut déménager.
Très très vite !
Je la comprends.
Mais je n'ai aucune solution de relogement dans l'immédiat.
Ni même à moyen terme.
Pffffouuuuu....
Elle pourrait être hébergée par une de ses filles.
Qui ne demande que ça.
Elle refuse fermement.
Catégoriquement !
Elle ne veut pas s'éloigner de son logement.
Elle a peur que ses voisins squattent son appartement.
Re Pffffouuuuu...
En attendant, elle vit dans l'angoisse.
Je lui conseille, avec insistance, de réfléchir à l'idée d'en parler à ses filles.
Le plus rapidement possible.
Et moi...
Je me sens totalement impuissante...
Sress
Au bureau.
Réunion.
Avec rien de constructif.
Blabla insipide de la nouille de sous-chef.
Qui ne pense qu'aux procédures.
Sans se questionner sur notre rôle.
Collègue qui veut nous faire part d'une situation.
Mais qui manque de recul.
Qui transpose ses propres désirs sur l'autre.
Qui n'est pas dans l'écoute.
Mais pas du tout !
Je crois qu'elle a besoin de consulter.
Et moi de décompresser...
Silence et grisaille
Alors aujourd'hui...
J'ai reçu une jeune femme pour une aide financière liée au logement.
Elle me raconte que le matin, à 11 heures, elle a subi un braquage.
Elle est caissière dans un magasin de bricoles diverses et variées.
Un jeune à casquette et capuche a surgi, un flingue à la main, et l'a menacée.
Il a pointé son flingue sur son front.
C'est la deuxième fois que cela lui arrive.
Le vigile était en pause.
Son patron en train de décharger de la marchandise à l'arrière du magasin.
La police lui a immédiatement conseillée, au delà de la plainte, de consulter un psychologue.
Elle ne l'avait pas fait la première fois.
Et était retournée travailler le lendemain.
"J'avais vraiment besoin d'argent" me dit-elle.
C'était 2 mois après le décès de son père.
Je lui ai conseillé de voir son médecin.
De se mettre en arrêt quelques jours.
Et de prendre rendez-vous avec un psychologue.
Assez rapidement.
Elle a peur.
Peur de croiser le braqueur dans la rue, qu'il l'a reconnaisse.
Elle a à peine 20 ans.
Et sinon ?
Je me suis encore portée volontaire pour accueillir 2 stagiaires.
La nouille de sous-chef craint que cela soit une charge trop lourde pour moi.
Bof !
Il hésitait sur l'une d'entre elle.
Se posant des questions.
Limite dans le jugement de valeur.
Moi, je me concentre sur ce que je pourrais apporter à une future professionnelle.
Et je vois cela comme un échange, voire une remise en question par un regard extérieur sur ma pratique.
Car, je crois que j'ai tendance à toujours procéder de la même manière.
Alors que mon travail demande une constante adaptation.
Et puis, je ne suis pas spécialement débordée de travail.
Bon !
Un peu de musique pour penser à autre chose qu'au boulot.
Fraicheur du matin
Enfiler un pull.
Un brin de toilette.
Allumer la senseo.
Mettre une dosette.
Attendre que le voyant rouge s'immobilise.
Appuyer sur le bouton adéquat.
Mettre un sucre.
Touiller.
Boire son café.
Sans se presser.
Tout en écoutant de la musique.
Abandon
Je n'avais aucune idée de ce que j'allais aborder ce matin avec le psy.
A un moment, il me demande ce que j'attends des séances.
Je lui réponds que je veux me comprendre.
Comprendre ma névrose, mes angoisses.
Je lui parle de mon enfance.
Plutôt triste.
Et des séparations.
Subies.
D'avec ma mère.
C'est là qu'intervient la notion d'abandon.
Car à chacune des séparations, il n'y a eu aucune explication.
Il me parle de violence et souffrance.
Oui...
Mais ça je le sais depuis tellement longtemps.
Je sais que je passe mon temps à me protéger de la souffrance.
Et que la solitude constitue une forteresse.
Je suis bien plus fragile que je ne le laisse paraître.
Je déteste parler de mon enfance.
Palpitations...
Au réveil.
Fatigue ?
Sans plus.
Sommeil en discontinu ?
Oui...
Mais ???
C'est quoi ce bruit de perceuse le dimanche ??