Secrètes Pensées

Hier, en début d'après-midi, mon ex amant m'envoie un texto.

Je sais d'avance que ce n'est pas anodin.

Que ce n'est pas juste prendre de mes nouvelles.

Je sais qu'il veut me voir sous ce prétexte là.

Il veut me voir pour discuter de vive voix, c'est mieux, écrit-il.

Mais oui !

Discuter autour d'un verre. 

Vraiment ?

Je ne suis pas dupe.

Je suis claire avec lui.

Reprendre une relation basée sur le sexe ne m'interesse pas, plus.

Nous avons donc discuté de tout de rien, chez moi, autour d'un entre-deux-mers et de chips qu'il s'était dépêché d'acheter.

Petit, le paquet de chips...

Limite mesquin.

Hé bien sûr !

Cela n'a pas raté !

Il a tenté sa chance.

Mais niet !

Il ne me donne absolument pas envie de lui.

D'ailleurs...

Personne ne me donne envie.

Et je fume.

http://www.yoshinori-mizutani.com/

Je ne serais plus jamais amoureuse

Oui, je crois que je ne le serais plus jamais.

Je ne sais pas pourquoi je pense cela.

Et depuis un moment.

J'ai peu d'occasion de rencontrer.

Je n'en éprouve pas l'envie.

Ni le besoin.

Ni aucun manque.

Nous discutions avec ma jeune soeur de sa relation avec son compagnon, trentenaire hipster.

Elle doute.

Elle le trouve un chouia mou.

Je pense surtout qu'il traverse lui aussi une période de doute.

Il a démissioné de son job dans la finance pour se lancer dans la production musicale.

Mais ça ne décolle pas.

Et il ne peut en vivre pour le moment.

Je lui ai conseillé de se donner une limite dans le temps.

Et de ne pas se prendre la tête.

Ma soeur a elle aussi démissionné.

Elle a envie d'évoluer.

Ils ne sont pas à la rue mais je sens bien que cette situation les déstabilise plus qu'ils ne veulent le montrer.

Quant à moi, le temps des vacances me fait un bien fou.

N'avoir aucune obligation particulière me convient tout à fait.

Ma jeune soeur est en France pour quelques jours.

Avec son compagnon.

Elle occupe le vide de leurs vacances.

En le remplissant de tout un tas d'activités.

J'ai dîné, un peu à contrecoeur, mardi soir, avec eux chez ma mère et le détesté beau-père.

Et nous avons décidé de passer la journée de vendredi à Arles pour le festival de photographie.

Sans les parents.

Départ le matin à 9 heures et demie.

Nous avons eu la chance de trouver rapidement une place où se garer.

Acheter un pass pour la journée.

Déambuler au gré de la ville et des lieux d'exposition.

Perplexité face à certaines thématiques ou photos.

Déjeuner dans un petit resto sans prétention.

Discuter de tout et rien.

Journée agréable et heureusement ventée.

Cette sortie m'a fait beaucoup de bien !

 Farniente intense.

Légère brise.

Qui rafraîchit l'air.

Envie de pâtes au pistou pour le déjeuner.

Cigarette.

Musique.

Que c'est bon de ne rien faire !

De ne rien faire.

Après ces journées de travail démotivantes.

Vacances, j'oublie tout !

Excepté se relaxer un maximum.

Profiter du présent.

Profiter du temps qui passe.

Se prélasser dans le silence.

Marre de ceux qui se plaignent alors qu'ils sont très loin d'être dans la misère.

D'ailleurs, ceux qui sont dans la misère gardent leur dignité et ne demandent rien.

Hélas !

Marre de mes deux collègues.

L'une passe son temps à soupirer et à râler.

Et l'autre à se plaindre et à râler.

Ch'uis pas gâtée !

Et moi à les supporter !

Heureusement que je suis en congés demain soir.

Pour quatre semaines.

Etre Loin de la désespérance.

Et de l'esprit négatif de mes collègues.

Me ressourcera.

Enfin...

Je l'espère...

Parce qu'en ce moment, c'est un peu la désolation. 

Temps lourd.

Et gris.

Vigilance orange.

Bon...

Poste fermée ce matin.

Le colis attendra.

L'orage gronde.

Ça tombe bien.

Mes géraniums ont soif. 

Semaine dense.

Et morose.

Au travail.

Pour ne pas changer.

Situations diverses et alambiquées.

Traîner une démotivation.

Qui s'accentue de jour en jour.

La fatigue psychique s'est emparée de mon cerveau.

Pshiiiit !!!

Retrouver le silence.

Impérativement.

Est devenu une nécessité.

Bienfaisante.

Les informations sur l'attentat de Nice se répètent.

Indéfiniment.

Sur tous les médias.

L'horreur.

Toujours les mêmes images.

Toujours les mêmes questions.

C'est bien gentil de chanter la Marseillaise.

Mais ce n'est pas un chant, ni même une minute de silence national qui rendra les gens plus ouverts aux autres, solidaires et altruistes.

Au contraire.

J'imagine un repli non dit.

Une défiance inconsciente.

Chacun ayant au fond de soi cette idée d'une violence qui peut éclater à tout moment, n'importe où.

Cela me rend encore plus morose que je ne le suis ces derniers temps.

Hier soir, sortie restaurant, en famille, dans la charmante ville désertée par les étudiants mais pas par les touristes.

Moins de monde qu'à une époque, où à 21 heures, les terrasse des cafés et restaurants étaient archibondées.

Idem sur le cours.

Une fois rentrée chez moi, je me suis dis que je n'avais pas eu de vrai plaisir à être en famille.

Ma nièce semble plus préoccupée d 'elle-même qu'autre chose.

Je pense que je ne serais jamais proche d'elle.

Pas grave.

Les sorties au restaurant me laisse de plus en plus indifférente.

C'est fou ça ?!

C'est ainsi.

C'est sans doute à relier à mon propre repli.

Le truc que j'interroge tous les jours.

Pourquoi ce repli ??

Est-ce un besoin de me protéger ? 

Collègue qui râle toute la journée.

Nouvel entrant dans mes suivis.

Dépressif au possible.

Entretien qui a duré une heure et demie.

Englué dans le passé, il s'y noie.

Il a décidé d'arrêter les médocs d'un coup.

Mouais...

Pas topissime comme idée.

Il me raconte qu'il a vécu 2 ans sans domicile.

Après une séparation.

Qu'il dormait dans sa voiture.

Et se lavait dans les toilettes des cafés.

En avril, il a obtenu une chambre en foyer.

Stabilité.

Mais il est déjà en dette locative.

Il dépense son argent sans faire attention.

En particulier pour ses deux enfants.

Il ne veut pas leur montrer qu'il est pauvre. 

Il raconte qu'il est resté un mois sans se laver.

Lorsqu'il a obtenu cette chambre.

Régression ??

Sans doute...

Bon...

Il faudra un peu de temps pour qu'il émerge.

Je lui conseille de revoir son psy.

Après-midi de permanence.

Jeune femme toujours sans fric.

Téléphoner au grand distributeur de prestattions

Attendre...

Encore et toujours attendre !

Elle peut crever de faim !

Je lui donne une dizaine de mes tickets resto.

Que je n'utilise que pour mes courses.

Je la reverrais lundi pour l'orienter vers le service social de la ville qui délivre des bons alimentaires.

En espérant qu'il en reste.

Ensuite, je reçois un couple.

Qui a reçu la visite d'un technicien venu couper l'électricité.

Enervé le Monsieur !

Pfffouuuuu...

Il me prend la tête !!

Je lui dit que je ne travaille pas pour le fournisseur d'électricité.

Que j'avais bien précisé, lorsque j'ai appelé le service solidarité de ce fournisseur au début du mois, que le couple n'avait pas de fric et que donc, il ne pouvait pas payer.

Ben...

Je n'y peux rien si la seule réponse qu'on m'ait donné c'est qu'il devait payer la moitié de la facture pour éviter l'interruption du service.

Comme si je pouvais faire des miracles parce que je suis assistante sociale !

Sa femme est désespérée.

Je le vois bien.

Elle dit qu'il s'énerve très rapidement.

Au point de tout casser.

Chouette !!!

Bon...

J'ai voulu faire des courses en sortant du travail. 

Pas de place sur le parking.

Alors, je suis rentrée.

Téléphone qui sonne. 

Sondage commercial.

Je réponds n'importe quoi sur mon âge. 

Donne un faux prénom. 

Donne le nom d'une ville où je ne vis pas comme lieu d'habitation. 

Déclare faire un métier autre que le mien. 

Bref, j'ai sciemment menti. 

C'est la période des sondages.  

Il y a deux jours, j'ai répondu que je n'avais pas le temps. 

Et j'ai aussitôt raccroché le combiné. 

Oú ont-ils eu mon numéro de téléphone fixe ??

Alors que je suis en liste rouge ??

Laisser les choses désagréables de côté. 

Je suis enfin en week end !!! 

Séance psy en fin de journée.

Blabla sur les situations du moment auxquelles je suis confrontée.

La perte de la flamme.

Et mon repli sur la solitude.

Toujours et encore.

Il me demande si j'éprouve des émotions.

Heu..

Oui quand même !

Et du plaisir ?

Heu..

Bien sûr !

Des plaisirs solitaires.

Des plaisirs simples.

Avec moi-même.

Ce qui me suffit.

Il me dit alors que je semble être assez peu actrice de ma vie.

Heu..

Mouais....

Qu'entend-il par là ??

La question qui me vient à l'esprit est la suivante: doit-on absolument être "actif" pour se croire acteur de sa vie ??

Est-ce que le choix délibéré d'être en retrait, de vivre en solitaire n'est il pas en soi un acte de vie ??

Cela me renvoie au sens de la vie.

Au sens de ma propre vie.

D'ailleurs faut-il donner un sens à sa vie ?

Au fait, à quoi ça sert de vivre ? 

La chaleur est revenue.

J'ai été fatiguée toute la journée.

Au point de dormir plus que d'habitude.

D'un sommeil en pointillé.

Loin d'être réparateur.

A défaut de fraîcheur.

Il y a le ventilateur.

Mon esprit est lourd.

Comme la chaleur écrasante...

Et d'envie d'écrire.

J'attends le mois d'août avec impatience.

Tant le travail m'abrutit en ce moment.

Marre du n'importe quoi du grand distributeur de prestations sociales.

Marre de devoir répéter qu'il faut attendre, et encore attendre, que le dossier soit traité.

2 mois et demie d'attente avant qu'un dossier soit enfin traité !

Pas grave si les gens crèvent de faim ou se trouvent en impayés de loyers !

C'est de pire en pire !

J'ai perdu toute motivation, tout ce qui fait sens dans mon métier.

Je suis en mode décérébré...

La reprise du travail s'est faite plutôt en douceur.

Sans enthousiasme particulier.

Mes deux collègues sont égales à elles-mêmes.

L'une toujours aussi égoïste et l'autre constamment dans la culpabilité et l'autoflagellation.

Comme si j'avais besoin de côtoyer ce type de personnalités !

Ne suis-je pas déjà assez névrosée comme ça ??

Le truc positif c'est que je me dis que, comparées à elles, je suis un peu plus équilibrée.

Enfin, je crois...

Côté cigarette, j'ai à peine tenu 5 jours sans.

J'ai repris.

Ça doit combler un truc.

Texto. 

Qui est-ce déjà ??

Ha oui !

Un gars qui, à chaque fois, me demande où j'en suis de ma vie amoureuse.

Ou plutôt de ma vie sexuelle.

Il est toujours avec sa copine.

Hypocondriaque.

Avec laquelle la sexualité ressemble à rien.

Frustration.

Donc il recherche ailleurs de quoi ne plus être frustré.

Au lieu de la quitter.

C'est raté, mais complètement, avec moi.

Le sexe n'est pas ma priorité.

Et je m'en passe très bien.

C'est fou le nombre de personnes mal dans leur vie de couple.

Je subis la soirée musicale organisée par le restaurant collé à mon logement. 

C'est le genre d'événement qui me donne envie de trouver un logement ailleurs. 

Jai trop besoin du silence. 

De quiétude. 

D'être loin des autres. 

Misère ! 

Le Dj ne passe que de la musique des années 80 !!!

Et cela va durer jusqu'à 2 heures du matin !!!

La chaleur m'assomme.

Comme chaque été.

Sieste.

Ventilateur.

Mes plantes ont soif.

Moi aussi.

Boisson glacée.

L'Angleterre ne veut plus de l'Europe ?!

Pas grave !

Je n'irais jamais à Londres de toute façon.

Et zuuuut !

J'ai envie de fumer !

Ha non !

Résistons !

Pas ici.

Il fait gris.

C'est tout aussi bien finalement.

Je ne suis pas du tout pressée de l'arrivée de la chaleur.

Un mal de dos m'a réveillée.

Fatiguée, je bois un café.

Je dois aller retirer un colis.

J'ai commandé des graines de Pilea Peperomioïde.

Une plante très facile d'entretien.

J'adore les plantes.

J'adorerais avoir un bout de jardin.

Je me contente de plantes d'intérieur.

Qui suffisent à mon bien-être.

Consulter ma boîte mail.

Il a écrit.

Un lecteur du blog.

Avec lequel j'ai eu une correspondance virtuelle.

Correspondance qui s'était interrompue.

Ai-je envie de la reprendre ??

Je ne suis pas douée pour maintenir un lien.

Virtuel de surcroît.

Je lui répondrai plus tard...

J'écoute le vent.

Transporter la poussière du temps. 

Du jour

 http://alinesmithson.com/