Cette après midi, j'ai reçu un monsieur en colère.
Il est suivi par une collègue de mon bureau mais elle est en congés.
Je me suis portée volontaire.
Hé bien...
Pas top cadeau !
D'emblée, il demande une aide financière.
Ensuite, il parle fort.
Et se plaint de sa situation.
De sa vie un peu merdique du moment.
Qu'à son âge, 43 ans, il est obligé de vivre chez ses parents qui le culpabilisent et qui aimeraient tant le voir ailleurs que chez eux.
Il a un vécu fait de plusieurs absences de la société civile.
Il veut un logement.
Il veut de l'argent.
Sa souffrance est telle qu'il pense que l'argent pansera un peu sa détresse.
Sauf que l'argent demande de la paperasse et du temps aux institutions pour décider si oui ou non sa situation du moment peut permettre un accord.
Pfffffouuuuu...
Franchement, je m'en serais bien passé.
Mais bon...
Je suis restée zen.
J'ai réussi à le calmer un peu.
J'ai essayé de le faire parler de sa souffrance.
Tenter de le sortir un peu de son enfermement.
Je ne suis pas certaine d'avoir fait avancer son schmilblik.
Il est trop "enfermé".
Par son passé, par son présent.
Il faudra beaucoup de temps pour qu'il perçoive une lumière au bout du tunnel.
Je dois le revoir lundi.
Après coup, je me suis posé tout un tas de questions sur ce qu'avait pu faire ma collègue.
Je me rends compte que nous n'avons pas la même approche.
J'essaie de faire preuve de curiosité afin de comprendre l'autre.
De trouver les mots qui pourrait extérioriser des émotions enfouies.
De mettre en mots des ressentis, des non-dits.
Des" jamais dits".
Comment procèdent les autres ??
De manière différente.
C'est certain et heureusement.
Mais il y a bien une autre collègue qui est toute aussi fermée qu'une huître à la détresse d'autrui.
Excepté à sa propre misère du moment.
Enceinte, elle est constamment dans une attitude de peucherette.
Au point que les collègues de son bureau ne la supportent plus.
J'avais reçu une dame durant son arrêt maladie.
J'ai rempli et posté sa déclaration de surendettement.
Ma collègue est revenue.
Elle a reçu, il y a une dizaine de jours, une copie d'un courrier adressé à cette dame par la banque de france lui demandant des informations complémentaires.
Et ?
Ma collègue n'a rien fait !
Il a fallu que je la questionne aujourd'hui sur ce dossier pour qu'elle daigne se bouger.
Je lui ai demandé si elle avait pris contact avec cette dame afin de savoir si elle avait bien reçu ce courrier.
Et éventuellement la conseiller sur les démarches à entreprendre.
Elle a répondu qu'elle devait avoir reçu cette lettre et donc ça suffisait.
Elle m'a menti en déclarant avoir fait ci et ça.
Sa collègue m'a indiqué qu'une fois sortie de leur bureau, la peucherette s'est dépêchée de téléphoner à la dame et a envoyé un mail pour demander un délai.
En fait, si je n'avais pas eu, hier, alors qu'elle s'était absentée de son bureau, la curiosité de regarder le dossier de cette personne, je n'en aurais rien su.
Et cette personne aurait pu être pénalisée.
J'avais hésité à lui en parler puisque je n'étais pas censée savoir.
J'avoue j'ai biaisé.
Mais l'essentiel c'est que cette personne ait une chance de résoudre ses difficultés, ne serait ce que temporairement.
Cette collègue devrait se remettre en question.
Je crois bien que, lorsque j'en aurais l'occasion, je lui conseillerais vivement de demander un bilan de compétence ou d'aller consulter un psy.
Je me passe volontiers de la compagnie de collègues incompétents.