Quotidien démoralisant...
Journée merdique.
Sous chef blonde qui n'assume pas son poste.
Incapable d'aller demander à l'imbécile qui sert de chef si la direction a prévu des ponts pour le mois de mai.
Les rendez vous se prévoient à l'avance d'un mois sur l'autre.
Il est donc utile de connaître cette information.
Elle attendait que je m'y colle, en tant que déléguée du personnel, demain matin.
Mais le chef a reporté la réunion.
Donc, elle va devoir aller "au front".
Plainte et pleurnicherie d'une collègue.
Pffffttttt !
Je suis crevée !
Allocataires qui font n'importe quoi de leur vie.
Déstructurés...
Désorientés...
Largués....
Et hop !
Un monsieur qui ne paie plus son loyer depuis des mois.
Ni son électricité d'ailleurs.
Il me dit qu'il ne sait pas lire.
Qu'il demande aux autres pour son courrier.
Il est venu en "urgence".
Plus d'électricité depuis hier soir.
Tout s'est éteint lorsqu'il regardait la télévision.
Une belle facture de 770 euros !
Je contacte le service solidarité.
Au cun paiement depuis décembre.
Et avant ?
Un petit paiement en juin.
Tous les prélèvements reviennent rejetés.
Mais aucune coupure.
Son disjoncteur a du sauter.
Il n'a même pas pensé regarder.
Il ne reçoit aucun relevé de compte bancaire.
Il ne comprend pas pourquoi il n'a pa reçu le RSA.
Je dois le revoir demain.
Autre situation au parfum de cata...
Une jeune femme avec trois enfants a une dette locative énorme.
Elle ne comprend pas comment ça a pu arriver.
Il faudrait qu'elle paie ses loyers pour commencer.
Et qu'elle clarifie un peu la situation avec le père de ses enfants.
Avec lequel elle avait pris son logement en colocation.
Mais qui finalement n'a jamais habité avec elle !
Et son dernier enfant est de qui ??
Hé bien...
De lui...
Ce qui ne plait pas du tout aux services qui verse les prestations familiales.
Elle va avoir droit à un petit contrôle...
Je l'avais vue au début du mois pour sa dette.
Elle a reçue une jolie convocation devant le tribunal: expulsion en vue...
Je lui conseille de faire le point avec le père des enfants pour commencer.
Je l'appelle aujourd'hui pour lui demander où elle en est de ses démarches.
Elle n'a rien dit au père de ses enfants.
Elle doit retourner à la permanence de prévention des expulsions car la semaine dernière elle est arrivée trop tard.
La permanence ne reçoit que dix personnes pour avoir le temps d'étudier au mieux chaque situation.
Je lui conseille de s'organiser pour faire garder les deux enfants qui ne sont pas scolarisés et d'être le plus tôt possible à cette permanence pour avoir le maximum de chance d'être reçue.
Pffffouuuuuu.....
Ce que je constate le plus, c'est toute cette détresse, ce désespoir qui envahit peu à peu la vie des personnes que j'ai en suivi.
De plus en plus d'individus "perdus".
De plus en plus de misère....
Et l'impuissance qui grandit.