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Secrètes Pensées
3 février 2017

Mépris et connerie

Encore une semaine calme.

Ou presque.

Mardi dernier, clash à la réunion d'équipe.

F.  fait le compte rendu d'un comité de suivi d'un dispositif d'insertion sociale.

A un moment, elle parle d'un Monsieur qu'elle a en suivi.

Un gitan qui ne sait ni lire, ni écrire.

Et pour lequel, elle pense que ce serait pas mal qu'il apprenne le français afin qu'il puisse assumer pleinement son rôle de père.

Ben ouais..

Et voilà que J. lui fait remarquer d'un air outré teinté d'une pointe acérée d'agressivité:

"C'est quoi ce truc de vouloir pour l'autre ? Ce Monsieur est libre, non ? Et puis, ça ne veut pas dire que c'est un mauvais parent !"

Heu...

Hou ! La ! La!

Et J. qui poursuit en parlant de sa propre histoire.

Que ses parents, qui d'après ce que j'ai compris, ne parlaient pas français, ont toujours assumé leur rôle de parents. 

Ce n'était pas vraiment le sens donné par F. 

Elle n'a jamais pensé que ce Monsieur est un mauvais père.

Je me permets d'intervenir.

Et donc, de donner mon point de vue.

En déclarant que notre rôle c'est, certes de ne pas imposer, mais d'informer et de faire réfléchir l'autre dans l'objectif qu'il puisse un jour se passer d'un travailleur social ou d'une tierce personne, et, donc, être à même de se débrouiller seul.

Qu'il devienne tout simplement le plus autonome possible à défaut d'être libre.

C'est dingue comme ce truc a pris une tournure disproportionnée.

Tout simplement parce qu'au lieu d'une écoute bienveillante, il y a du jugement. 

Lors d'une précédente réunion, J. souhaitait notre avis sur une situation.

Une dame qui voulait déménager mais toujours rester à Marseille.

Ben oui...

Je travaille à Marseille !  

Une dame, donc, qui expliquait avoir peur de représailles suite à une grosse affaire un peu mafieuse avec un procès en cours.

J. s'excitait et ne comprenait pas pourquoi cette dame voulait rester sur Marseille.

J. voulait qu'elle parte, qu'elle quitte la ville pour sa sécurité.

Mais cette dame refusait fermement.

Heu....

Alors là ??

En terme de respect du choix de l'autre: ZÉRO ! 

En fait, j'ai tout de suite compris que J. parlait de sa propre peur et qu'elle projetait son mal être au travers de cette situation.

Plusieurs d'entre nous avons tenté de la "raisonner".

Elle se serait sentie jugée.

Hé ben !

Qui juge qui ??

De toute façon, c'est très hypocrite de clamer qu'en tant que travailleur social, nous ne sommes pas dans le jugement.

Je passe mon temps à juger, à évaluer en échangeant, en observant et donc, en construisant une pensée subjective.

Que je voudrais la plus objective.

Sans doute une totale illusion...

M'enfin..

Cette après-midi, discussion avec M.

Enfin...

Discussion???

Si on veut...

M. a la manie de déverser sur toutes les personnes qu'elle suit.

Une dame l'appelle.

J'écoute malgré moi leur échange.

Je comprends que cette dame souhaite être aidée car son logement serait insalubre ou indécent, et, elle veut rapidement trouver un autre logement, social de préférence.

M. hausse le ton.

J'ai cru qu'elle allait littéralement crier.

M. lui dit qu'elle ne peut pas l'aider.

Qu'elle doit écrire au propriétaire pour lui faire part du problème lié au logement qu'il loue.

Que si elle relevait du Droit au logement opposable et qu'elle était reconnue prioritaire, elle serait OBLIGEE d'accepter la première proposition de logement qu'un bailleur social lui ferait même si c'est dans une cité "qui craint ".

Heu ?? 

Arghhhh !!!

Ça c'est vraiment de l'écoute bienveillante !!!

J'ai bien senti au ton employé par M. que ça la faisait franchement "CHIER" !

Autant l'écrire !

Une fois, l'échange téléphonique terminé, M. déverse son énervement.

Mouais...

J'ose pas lui dire que j'en ai un peu rien à fiche de SON énervement.

Blablabla.

A un moment, M. me dit que cette dame pourrait aller travailler à présent, parce que son mari, qui ne travaille pas, pourrait s'occuper de leur bébé de 8 mois.

Tout ça parce que cette dame a eu le malheur de se plaindre de ne pas avoir assez d'argent.

Ça coûte cher un enfant et je dis à M. qu'elle est bien placée pour le savoir.

Ce à quoi, elle rétorque: "c'est pour ça que je travaille !"

Mouais, mouais.... 

Pauvre conne !

Elle qui ose se plaindre, avec envie et mépris, de ne pas bénéficier d'une bourse d'étude pour ses filles.

Ben...

C'est trop inzuste !

Ben oui !

On est "pauvre" avec 5 000 euros de salaires à deux 

Arrête de travailler alors !!!

Mais quelle CONNE !!!!

OUIIII !!

OUAIS ! 

Ça fait vraiment du bien de dire du mal d'une conne !!

En fait, cotoyer quotidiennement une idiote comme elle - et, hélas, il y'en a d'autres ! - rend mon travail pénible certains jours.

Je supporte de moins en moins les gens qui se plaignent pour rien. 

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